L’Institution Champagnat d’Issenheim : 60 ans d’histoire

 

1ère partie : les années 1946 à 1991

Equipe de Foot dans les années 50

 

Collège Champagnat 1972Collège en 1972

 

Directeurs Champagnat avant 1999

Directeurs : Frère KUNTZ (de 1952 à 1953 et de 1959 à 1961) Frère ESSLINGER (de 1971 à 1974) Frère HANSER (de 1966 à 1968 et de 1984 à 1999)

 

PotagerFrère Alexis MEYER dans son potager (emplacement actuel du gymnase)

 

Chantier College Champagnat 1972Chantier du Collège en 1972

Dès 1923, la Congrégation des Frères Maristes s’installe en Alsace, au Petit Séminaire de Zillisheim. En 1937, elle se met en quête d’un endroit situé entre Colmar et Mulhouse pour y ouvrir un établissement scolaire. Après un projet avorté à Guebwiller, les frères s’intéressent à une vaste propriété sise au cœur du village d’Issenheim. L’acte de vente de la propriété Gast est signé en juillet 1939. La seconde guerre mondiale qui vient d’éclater, empêche l’ouverture du Collège d’Issenheim, prévue pour courant octobre.. Il faudra patienter jusqu’en novembre 1946 pour y ouvrir enfin une classe de 7ème dont s’occupera personnellement le jeune frère directeur Bernard Mary. La rentrée scolaire 2006 a ainsi marqué le soixantième anniversaire de l’ouverture de l’école.

Haering Joseph Coiffeur à Champagnat

 Pendant plus de vingt ans, M. Joseph Haering coiffeur,venait couper les cheveux aux internes

 

Séquoïa Champagnat Issenheim

Le Séquoïa, l'arbre de Champagnat abattu suite à la tempête de 1999

 

1ere equipe de basket en 1950 avec Frere Martial1ère équipe de Basket en 1950 avec le Frère Martial 

Bernard Mary, frère Louis Sébastien en religion, est originaire de Dessenheim. Sa première classe se compose de quinze garçons venant d’Issenheim et des proches environs. L’année suivante, perturbée par les réparations des dommages de guerre, fonctionnent deux classes. En octobre 1948, est accordée l’autorisation pour l’ouverture d’un internat. L’établissement compte maintenant 81 élèves dont 42 internes.

Tout ce monde est logé dans une vaste villa datant du début du 19ème siècle. Il s’agit de l’actuel bâtiment administratif qui abritera pour de longues années, les salles de classe et le dortoir. Une autre maison appelée "le chalet", très coquette dans son colombage, accueille la cuisine et le réfectoire. Les élèves évoluent dans un cadre idyllique. Le parc qui cerne encore toute la propriété est planté d’essences rares parmi lesquelles les deux séquoias et le cèdre du Liban sont emblématiques.

L’école des frères maristes, comme on se plaisait alors à l’appeler, connaît une belle croissance. En 1950, les effectifs ont doublé. L’année suivante, une petite clairière est aménagée en un vaste terrain de sport. A cette époque remontent donc les premiers exploits sportifs des différentes équipes de basket et de football de l’institution, placées sous la houlette du frère Martial. Mais pendant la préparation des festivités d’inauguration du nouveau complexe sportif, la jeune institution d’Issenheim va perdre son père fondateur. Le 3 juin 1952, frère Louis Sébastien est victime de sa passion : la moto. Un brutal accident de la circulation, non loin du carrefour du Nouveau Monde, l’arrachera aux siens.

 

Les frères Antoine Kuntz et Joseph Feltin lui succéderont comme directeurs entre 1952 et 1961.En 1962, faute de place, l’école est obligée de refuser de nombreux jeunes. Il se pose alors, pour la première fois, le problème de l’agrandissement des locaux. En 1963, sous l’impulsion du directeur frère Paul Sester, est décidée la construction d’un nouvel immeuble, sans style, qui absorbe et agrandit le chalet. Sa réalisation permet d’augmenter la capacité de l’internat et d’accueillir les demi-pensionnaires dans un grand réfectoire. En février 1964, les combles aménagées sous le toit du bâtiment d’école prennent feu. Quelques chambres de frères sont sinistrées. Ces dégâts sont la cause de la fermeture temporaire de l’établissement.

 

Entre 1966 et 1968, la direction de l’institution est confiée au frère François Hanser, puis entre 1968 et 1971 au frère François Weber.

 

Au début des années 70, les demandes croissantes d’inscriptions et l’évolution des problèmes scolaires, liés aux grandes mutations d’après 1968, placent les frères maristes devant une situation nouvelle. Dans un premier temps, ils songent très sérieusement à fermer l’établissement. Sous la pression des anciens élèves et des parents, et les encouragements des autorités religieuses, les frères décident une réorganisation complète de l’œuvre.

En 1971, la gestion de l’Institution Champagnat est confiée à une Association d’Education Populaire, créée à cet effet et composée d’anciens élèves, de parents d’élèves et d’amis de l’école. Les frères maristes gardent la responsabilité pédagogique de l’établissement. Un contrat d’association avec l’enseignement public est signé. La même année, frère Martin Esslinger en devient le directeur. En 1972, la mixité est introduite dans l’école. On compte cinq filles parmi les 287 élèves.

Le 13 mai 1973, est inauguré un nouveau groupe scolaire construit dans les douves de l’ancien château seigneurial d’Issenheim. D’architecture résolument moderne, ces locaux comprennent une vingtaine de salles de classe. Destinés aux collégiens, ils permettent d’accueillir dans de meilleures conditions une population scolaire toujours plus nombreuse. Entre 1971 et 1974, les effectifs passent de 226 à 483 élèves. La direction de l’institution est maintenant confiée au frère André Barçon. De spectaculaires réalisations sont menées à bien. En 1977, un nouveau chantier permet l’extension du collège. Parallèlement à ces travaux, est aménagé un self-service dans le réfectoire. En 1979, on procède à l’installation d’ateliers destinés à l’éducation manuelle et technique (EMT) et à l’agrandissement des cuisines. Le projet de construction du gymnase date de 1981.

A la rentrée 1981, le frère André Dury remplace le frère Barçon. L’internat est fermé en 1983.

Les anciens dortoirs sont reconvertis en salles de classe destinée au primaire. En 1984, le frère François Hanser revient à la direction de l’établissement. La construction de la salle de sport est achevée en 1985. Un centre de documentation et d’information (CDI) est créé. Une salle audio-visuelle est aménagée dans le sous-sol du bâtiment Sester. Parallèlement à ces réalisations, les techniques nouvelles (électronique, informatique, communication par l’image…) font leur entrée dans la pédagogie quotidienne.

A la rentrée 1991, en précurseur, l’Institution Champagnat se lance dans l’enseignement bilingue avec l’ouverture d’un cours préparatoire où sont enseignées, à parité horaire, les langues françaises et allemandes. Lors de cette même année, le cap des 1000 élèves est largement franchi.

Le Chalet

Le "Chalet"

Le Chalet devient Cuisine refectoire et Primaire en 1963

Qui est devenu en 1963, la cuisine, le réfectoire, le Primaire

Self Cuisine de Champagnat

Et actuellement self, cuisine

2ème partie : Les années 90
Photo miroir de M. GRIMM Patrick

CHAMPAGNAT Villa Gaby

Villa Gaby avant rénovation

 

CHAMPAGNAT Villa Gaby

Villa Gaby après la rénovation

 

CHAMPAGNAT Villa Anna

Villa Anna

 

Classe bilingue

Première classe bilingue

 

Frères devant Marcellin CHAMPAGNAT

Photo des Frères devant Marcellin

 

En 1989, le frère François Hanser noue les premiers contacts avec les Domaines Viticoles Schlumberger en vue d’acquérir la vaste propriété qui jouxte l’extrémité nord de l’Institution Champagnat. Il s’agit d’un ancien complexe industriel, fondé en 1816 par les frères Zimmermann, comprenant plusieurs bâtiments de taille impressionnante qui composaient l’une des plus grandes manufactures textiles d’Alsace. Ils abritent encore un atelier de réparations et logent du personnel des Domaines Schlumberger. L’initiative du frère Hanser trouve un écho favorable auprès de M. Eric Beydon- Schlumberger , mais il pose aussitôt le problème du relogement des ouvriers et celui de la reconstruction de l’atelier. Parallèlement à ce projet, plusieurs promoteurs immobiliers s’intéressent aussi à ce terrain. Cela explique que les tractations menées par l’intermédiaire de M. Georges Jonak, ancien parent d’élève et cadre chez Schlumberger, durent près de deux ans et demi. Finalement, M. Beydon tient parole et les travaux de construction du nouveau groupe scolaire peuvent commencer. Le bâtiment de style résolument moderne et très fonctionnel abritera les classes primaires de l’Institution et permettra l’extension de la restauration scolaire. De forme triangulaire, il absorbe le bâtiment Sester construit en 1963. L’inauguration, par M. Jean-Jacques Weber, Président du Conseil Général du Haut-Rhin, a lieu le 22 octobre 1994. Le bâtiment est béni par Mgr Léon Hegele, Evêque auxiliaire de Strasbourg.

 

En 1996, la première promotion bilingue arrive au collège. En classe de 6ème, les 17 élèves continuent à bénéficier d’un enseignement bilingue à parité horaire. Outre l’allemand, les mathématiques, l’histoire-géographie et la religion sont enseignées en langue allemande. Ce sont les premiers élèves de l’Académie de Strasbourg à profiter de ce type d’enseignement qui n’existe pas encore dans le public. Frère Hanser a décidé d’ouvrir cette classe sans aucune autorisation des instances académiques et malgré l’hostilité du Directeur diocésain de l’époque.

 

En février 1998, l’institution est dotée d’une bibliothèque bilingue. Albums, romans et bandes dessinées en allemand sont complétés par un fonds d’ouvrages en français. Ce centre de documentation qui compte plusieurs centaines d’ouvrages a été financé par l’Alpicha, Association pour la langue, le patrimoine, l’identité et la culture de la Haute-Alsace. Son inauguration s’est faite en présence de M. Charles Wilhelm, Président de la commission culturelle du Conseil Général, de M. Patrick Kleinclaus, chargé de la logistique langue et culture régionale, d’Etienne Bannwarth, de professeurs ainsi que de toute la première classe bilingue créée en 1991.

 

L’année 1999 qui marque le soixantième anniversaire de l’arrivée des Maristes dans la cité du fer à cheval est riche en évènements. Le 18 avril, Marcellin Champagnat est canonisé par le Pape Jean-Paul II. Les 50 pèlerins de Rome, représentant l’Institution d’Issenheim (élèves, parents, enseignants, amis et Frères ) ne sont pas prêts d’oublier la célébration sur la place Saint-Pierre. Le 9 mai, est organisée à Issenheim, une grande fête en l’honneur du nouveau Saint. L’église paroissiale est trop petite pour accueillir les fidèles présents. La messe célébrée par l’abbé Jean-Paul Stutz est présidée par le chanoine Levresse, chancelier de l’Archevêché. La fanfare des Sapeurs Pompiers reconduit la foule sur la cour de l’établissement où sera dévoilée et bénie la statue en polyester et bronze du sculpteur Jean-Pierre Sauvegrain. De nombreuses personnalités parmi lesquelles, le Conseiller Général Etienne Bannwarth et M. Jean-Robert Kohler, Directeur diocésain de l’enseignement catholique assistent à cette cérémonie. Cette inauguration précède un pique-nique géant. L’après-midi se déroulent de nombreuses animations dont un tournoi de volley-ball opposant les différents acteurs de la communauté éducative. Les élèves de Michel Minery font une démonstration d’exercices des arts du cirque. Une exposition présente la vie et l’œuvre du nouveau Saint. Mais l’événement majeur consiste en un grand concours par équipes de niveau de classe, auquel participent près de 450 élèves. Intitulé « La tête, le cœur, les jambes » il regroupe des jeux intellectuels présentés sous forme ludique, des questions sur Marcellin Champagnat et des épreuves sportives. Après la remise des prix, un spectaculaire lâcher de ballons couronne la fête à la grande satisfaction du Frère Louis Silvant coordonnateur de l’organisation de la journée.

 

La fin de l’année scolaire 1998-1999 est marquée par le départ à la retraite du Frère François Hanser qui dirige l’établissement depuis 15 ans. Alors âgé de 66 ans, ce natif de Sainte-Croix-en-Plaine est considéré comme une figure emblématique du bilinguisme franco-allemand à parité horaire. C’est au Liban, entre 1957 et 1959, qu’il a découvert cette méthode d’enseignement. Après un premier passage à la direction de l’Institution Champagnat d’Issenheim entre 1966 et 1968 et seize années passées à diriger le lycée Frédéric Ozanam à Mâcon, il revint en Alsace en 1984.

 

A la rentrée 1999, le Frère François Hanser passe le relais au Frère Michel Binauld.

 

A quelques encablures de cette fin de siècle, le 26 décembre précisément, l’ouragan Lothar décapite le grand séquoia, haut de 34 mètres et âgé de près de 160 ans. Cet arbre, véritable symbole pour plusieurs générations d’élèves et désormais fragilisé, sera abattu pendant les congés de la Toussaint suivante.

 

3ème partie : Les années 1999 à 2002

A la rentrée 1999, le frère Michel Binauld succède au frère François Hanser à la tête de l’Institution Champagnat d’Issenheim. Michel Binauld, 55 ans, est né à Wicres dans le Nord de la France. Depuis une quinzaine d’années, il assure la fonction de directeur de collège. A Isenheim, il est le neuvième mariste à succéder au fondateur Bernard Mary (frère Louis Sébastien).

Mur escalade première tranche Mur escalade première tranche Mur escalade dernière tranche

Dès sa prise de fonction, il encourage l’étude du projet d’installation d’un mur d’escalade à l’intérieur de la salle de sport. La première phase, réalisée au cours de l’automne 2000, permet de disposer d’un plan horizontal de 22 mètres équipé de plusieurs centaines de prises jusqu’à une hauteur de 3 mètres. La seconde phase prévoit la réalisation de plusieurs voies verticales totalement sécurisées. D’ici deux à trois années, l’aménagement final dotera l’école et le collège d’un outil d’enseignement de l’escalade tout à fait exceptionnel et pertinent répondant aux critères pédagogiques et aux normes de sécurité.

En janvier 2001, est décidée la création d’une section artistique et sportive qui verra le jour à la rentrée suivante. Un bel hommage à Michel Minery qui, depuis 1996, porte à bout de bras un atelier qui a déjà donné naissance à une troupe, le « Papillon Circus ».

Michel Binauld ne manque pas d’arguments quand il s’agit de défendre la création d’une Option « arts du cirque ». « Le cirque est une école très formatrice. Il faut se rendre compte du travail qu’il y a derrière, de la volonté et de la persévérance que cela implique. C’est aussi une école de la vérité : on ne peut ni se tromper soi-même, ni tromper les autres. » Une chose est sûre : le cirque à Champagnat, c’est déjà une institution !

Rue St Marcellin Champagnat

Dans la Rue St Marcellin Champagnat

 Lors de la fête de l’école de juin 2000, en fin de matinée,  le frère Paul Boyat et le maire Albert Reinbold dévoilent la plaque sur laquelle est inscrite la nouvelle adresse de l’établissement : la rue Saint Marcellin Champagnat.

A la fin de ce même mois de juin, les élèves de la première promotion bilingue passent le Brevet des Collèges.Au mois d’octobre, la télévision hongroise « Duna Televizio » à qui l’UNESCO vient de décerner le titre mondial de meilleure chaîne de télévision, vient filmer l’organisation du site bilingue de l’Institution.Début 2001, la direction se renseigne quant à la possibilité d’organiser le passage de l’une des épreuves écrites du Brevet en langue allemande.Cela se concrétise pour la matière d’histoire - géographie. Une de nos élèves, Lauriane Rost est la première de l’Académie de Strasbourg à passer cette épreuve en allemand.

L'Europe en Fête

Bilinguisme

 Le 9 mai, la Journée de l’Europe est fêtée en référence à la déclaration Schuman de 1950, première étape de la création des Communautés européennes. A Champagnat, le temps d’une matinée organisée par Serge Pernot, le collège se met à l’heure européenne. La mise en valeur des symboles et la diffusion d’une information civique sur l’Europe sont les sujets traités, conformément à la charte de la Journée de l’Europe.

 En 2002, les élèves bilingues passent une nouvelle mouture du Brevet des Collèges : « option langue régionale ». Elle comporte, outre une épreuve d’allemand, l’histoire-géographie et la partie « problème » des mathématiques également en langue allemande. Les moyennes obtenues par ces élèves sont éloquentes.Parallèlement au développement du site bilingue et à l’évolution des pratiques sportives, d’autres réalisations sont menées à bien.Pendant les vacances scolaires de 1999, il est procédé à l’aménagement d’une partie du sous-sol du nouveau bâtiment du primaire. En septembre, y sont installées deux vastes salles de technologie équipées, en cours d’année, d’un matériel performant. Dans chaque salle sont installés 12 postes de travail informatique et une imprimante laser reliés au réseau propre à la technologie. Une fraiseuse à commande numérique, des fers à souder, pinces, multimètres, graveuse, insoleuse… complètent le matériel électronique. Quant au matériel mécanique, il se compose de perceuses sensitives, d’une perceuse à colonne et de petit outillage. 

  Salle de Technologie

Salle de Technologie

Salle de Technologie

Une  salle de musique et une chapelle sont également aménagées dans cette partie du bâtiment.L’école primaire est équipée d’une salle informatique. Elle précède d’une année celle qui sera installée dans l’ancienne salle de musique du collège.En octobre 2000, Dominique Kammerer et les enseignants du primaire organisent le premier cross de l’école. Cette compétition automnale est, depuis, devenue une manifestation emblématique au sein de l’Institution. A cette époque, sont aussi créés les ateliers du primaire qui sont animés, après le déjeuner, par des enseignants et des parents bénévoles.

 

Michel Haering

 

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